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сряда, 23 декември 2009 г.

La vie dans IDEAL

La vie dans IDEAL


Après les nuits remplies souvent de luttes, de réflexions, d’affrontements avec mon propre psychisme, de passions et de songes, je me levais, complètement exténué de l’insomnie et en avançant dans l’aurore matinale, je faisais crisper la neige sous mes pieds, me dirigeant vers Evera, le bureau du Centre, pour me laver ! Evéra fait en même temps bureau, salle d’Internet pour les habitants d’IDEAL ainsi que salle d’études pour des leçons de violon, de piano et de chant ….La nuit, dans l’une des deux salles d’Evera, c’est le frère Gilles qui dort - l’un des directeurs du centre, le bras droit de Natacha – un homme infiniment désintéressé, d’un fin équilibre, d’une conscience exceptionnellement subtile et lumineuse ! Pendant la journée il compose, s’occupe des affaires d’IDEAL et donne des leçons de musique.
Le froid dans les matinées hivernales, est glacialement perçant – il fait moins cinquante degrés qui font que chaque fibre du corps fasse des efforts fébriles pour survivre et entretenir son activité. Heureusement l’électricité au Canada a un prix vraiment symbolique, les chauffe-eau, le chauffage ne sont jamais éteints, la forêt abonde en troncs tombés par eux mêmes qu’on ramasse, donc le chauffage ne pose aucun problème. Pouvons-nous, nous, les Bulgares, vivant dans les conditions d’un génocide systématique prémédité nous imaginer un lieu sur la planète où les besoins essentiels, nécessaires à l’entretien de la vie soient gratuits ou à un prix dérisoire ? Les marchandises ont les mêmes prix que chez nous ou même moins élevés, la santé publique est gratuite, le prix d’une année de formation supérieure vaut un salaire mensuel et le salaire journalier équivaut un salaire mensuel bulgare. Probablement, celui qui n’est jamais tombé sur un tel endroit du globe, se croirait rêver.
Après avoir mis l’épaisse chemise de laine, la canadienne et la pelisse, les bottes d’hiver avec une double isolation spéciale, je me dirigeais vers « Kiamet », le temple, pour participer aux préparatifs du petit déjeuner. Ma tâche consistait à préparer le thé et le café ainsi qu’à préparer la table pour la réunion matinale. Mais malheureusement, le café que je préparais était toujours trop serré et assez sucré, à la manière orientale – un café à la bulgare ! Le ciel parsemé d’étoiles éclairait mon chemin et parfois, suivant la saison, l’Aurore matinale illuminait mon âme !
J’entrais dans le temple, j’accrochais ma canadienne et je changeais les bottes avec des mules destinés spécialement au temple. C’est le frère Sami qui m’accueillait : “Hey, Orlin, how are you, my friend?” Son visage émanait immuablement l’énergie positive qui bouillonnait en lui et qu’il avait en abondance. Pendant que nous coupions le pain ou filtrions le café, nous parlions de tout et de rien, souvent nous discutions des sujets qui intéresseraient très peu de gens – les communautés secrètes, l’Agartha, la Chambale, les reptiles et les extraterrestres, le « Chemin » et le disciple, les femmes et le sexe, la Kabbale, le Yoga etc. IDEAL est un centre où habitent des personnages extraordinaires ! Ce sont des gens à caractères différents mais ce qui est commun pour eux tous, c’est qu’ils avaient travaillé sur leur propre psychisme, une capacité qu’ils avaient acquise pendant les longues années d’épreuves difficiles. Le trait essentiel des habitants du centre sont l’équilibre, l’harmonie. Du calme, de la force et un éclat particulier brillent dans les yeux de ces mages, les habitants de ce lieu saint ! Les femmes à IDEAL sont incroyablement charmantes, même les sœurs âgées émanent de la fraîcheur et de la beauté intérieure qui font changer même leurs corps physiques. Si dans les miasmes étouffants des villes, une femme à 60 ans passe pour vieille, à IDEAL une telle femme a la fraîcheur de la trentaine. Malgré les rides et les cheveux argentés, la maîtrise des trois instruments de la magie – la Volonté bien dirigée par la Sagesse, le Libido correctement utilisé et dirigé, c.à.d. une force intérieure et les Emotions bien élevées et sublimées construisent et entretiennent un fort centre intérieur qui s’exprime immanquablement par un charme extérieur fascinateur. Aucuns produits de beauté ne peuvent faire autant ! Ce n’est que le travail sur le développement des qualités intérieures – la force, les sentiments et l’imagination – ce n’est que ce travail qui nourrit le corps énergétique, l’aura qui offre la fraîcheur du corps physique et entretient sa jeunesse ! De leur côté, les frères à IDEAL, émanent les qualités typiques pour un principe masculin bien développé et sublimé, se manifestant dans le corps physique par les qualités comme : le Calme, la Force et la Dignité, la Détermination et la Volonté. Les hommes à IDEAL apprennent à prendre conscience de l’importance décisive de leur force sexuelle, la dompter et la diriger vers le développement des niveaux supérieurs de leur être. Ce sont des leçons assez difficiles et parfois une vie ne suffit pas pour les apprendre.
Nous étions sur la même longueur d’onde avec le frère Sami, ce qui expliquait notre amitié et le partage de nos obligations matinales. Sami, qui avait 30-35 ans, était venu au Centre IDEAL il y a dix ans. Il avait vécu 8 ans dans une petite maisonnette, en ascète, il avait médité des heures et des heures, jeûné pendant des mois, respecté la chasteté, la plus stricte. Une chose qui m’a toujours échappé, à moi… Mais quand nous avons fait connaissance, Sami parcourait une autre étape de son évolution. Il avait compris que avec son ascétisme, il venait à des extrémités et cela ne menait à rien, ainsi que le matérialisme et les plaisirs sensuels. Il avait compris que « Le Chemin » vers la Vérité n’est pas dans les extrêmes. Pendant que j’étais dans le centre il a lié amitié avec la sœur Almira - un écrivain de talent, d’une grande profondeur spirituelle et par la suite, il l’a épousée ! Il a commencé à faire des affaires, à chercher des moyens pour procurer des fonds financiers pour le centre…Moi, de mon côté, je m’étais occupé longtemps de pratiques sexuelles et j’étais tombé dans l’autre extrême. Et la Vérité, comme toujours, est quelque part, au milieu. Nous avions de quoi apprendre l’un de l’autre.
Après le petit déjeuner, je rejoignais les autres frères et sœurs qui se réunissaient dans le hall du temple et nous montions dans la salle de conférences centrale où l’on faisait aussi des prières. Chaque matin et soir les membres du centre s’y réunissaient pour créer un champs énergétique commun et envoyer leurs messages bienveillants envers la planète, pour commencer à vibrer avec le rythme du pouls cosmique et échanger des énergies en chantant en cœur les chants du Maître. J’écoutais avec délectation les voix des sœurs ! Mikhaїl Aїvanhov dit avec raison que quand on chante en chœur, un fin échange énergétique se produit et il synchronise les deux sexes opposés qui y participent ! Voilà la sœur Sophie : une petite femme qui si on la regarde de l’œil critique masculin, n’était pas une beauté …. Mais l’enseignement produisait des miracles ! Elle resplendissait de charme – un fort magnétisme, émané grâce au travail intérieur de longue haleine qui la rendait extrêmement attirante pour chaque homme. Ce genre d’impulsions magnétiques émanaient de la plupart des femmes de 18 à 118 ans. Même si je ne reviens plus jamais dans le centre IDEAL et le Canada, je n’oublierai jamais la sœur Marion – une jeune fille de 25 ans qui émanait une telle douceur et pureté, une telle bonté et cordialité, dignes uniquement d’une manifestation véritable du principe féminin divin, incarné sur la terre ! Et la sœur Anne Kap Marnamra – 94 ans – d’une incroyable assurance de soi, elle prenait soin d’elle même, d’une allure calme et assurée sur la glace et dans la neige, d’un esprit lucide et d’une mémoire intacte. La sœur Anne traduisait les livres du Maître de français en anglais et plaisantait en disant que c’était la cause pour laquelle le Maître la tenait toujours en vie ….
Après les conférences qui se terminaient vers 10 heures, on faisait une brève réunion dans les parvis du temple, on annonçait les tâches de la journée et chacun choisissait ce qui lui convenait. On n’imposait rien et en fin de compte on arrivait toujours à bout du travail qui devait être fait. La conscience des gens est à une hauteur exceptionnelle.
En été, je m’occupais du jardin. Je travaillais dans de petits serres dont j’étais le seul responsable et quand j’y avais terminé mes tâches, je prenais soin des plantes dans le jardin en plein air. Je l’ai fait pendant deux saisons d’été. Du milieu d’avril jusqu’au octobre, j’étais jardinier. J’ai commencé à aimer les plantes, la terre. J’ai compris que la terre et la boue ne sont pas sales mais elles ne font que partie du corps de la Mère Terre, grâce à laquelle, nous avons nos propres corps. Je me suis attaché aux plantes que je cultivais – j’ai commencé à les sentir, et elles aussi commençaient à me sentir - nous sommes devenus amis. Je leur parlais. Elles me parlaient aussi, à leur manière, elles secouaient tendrement leurs rameaux pour me saluer, elles me souriaient avec leurs brindilles, balançaient légèrement leurs vrilles. Un échange constant d’éther coulait entre elles. J’en prenais soin et elles m’offraient leur vitalité tendre et leur harmonie !
Dans le sol, sous mes pieds couraient de petites bestioles, des larves traversaient leurs différents cycles de vie pour se réincarner dans d’autres êtres. Je comprenais que ce ne sommes pas uniquement, nous, les humains qui étions les habitants de cette planète, que nous tous, nous sommes mutuellement liés et interdépendants, que nous sommes un tout, que ce tout représente non seulement la vie sur cette planète mais aussi la vie dans tout le Cosmos en général, à chaque niveau et à chaque vibration de son existence ! Pendant les mois froids, le sentiment de contact avec la Nature disparaissait et le printemps suivant j’avais besoin d’un mois pour que cet échange énergétique soit recrée, et encore deux mois pour qu’il s’affirme complètement. La plupart des Grands Maîtres de l’humanité se servent d’exemples des procès du règne végétal pour expliquer les lois dans la vie du Cosmos et affirment qu’elles toutes ont leurs formes analogiques dans ces procès. Etre jardinier d’abord dans son propre âme et après, dans les âmes des humains est un Grand art ! Le lien avec la Nature que j’ai construit en travaillant comme jardinier m’a aidé à faire le lien avec moi-même – relier ma nature inférieure que j’habite, celle du corps animal d’un mammifère à ma Véritable Nature, celle de l’Homme.
Le centre est habité d’environ 100 personnes et elles sont toutes remarquables et assez différentes de l’individu moyen qui fait partie de la masse sociale grise impersonnelle, complètement gérée et manipulée à se détacher de la vie de l’Univers. Tout le monde y tend à la connaissance de soi, et personne n’a peur de lancer un défi à lui-même, c.à.d. à sa nature inférieure, à l’atteler à lui servir et la rôder jusqu’à ce qu’elle devienne son sage serviteur et ami. Dans la société de la tribu humaine, on trouve d’habitude que les gens qui tendent à quelque chose de différent des intérêts matérialistes bornés, sont fous ou au moins inadéquats. Malheureusement cette affirmation est très souvent justifiée. Mais à IDEAL tous ont bien les pieds sur terre, ils ne sont pas du tout isolés du monde environnant, ni détachés du monde matériel habituel et ils tendent plutôt à l’élever et l’intégrer dans le schéma plus large de la plénitude de la vie qui englobe non seulement les lois et les règles terrestres et sociales mais aussi les Lois Universelles.
Une autre personne intéressante, c’est le frère Yan. Yan a 21 ans et il est au centre depuis 18 ans. Comme il convient à son âge, il bouillonne d’énergie, mais il a ses passions et ses petits défauts. Mais, c’est difficile de trouver quelqu’un à son âge qui gère si bien son psychisme tout en tendant vers les objectifs élevés de l’expérience spirituelle qui canalise son libido et qui transforme ses émotions en impulsions plus élevées tout en étant un membre adéquat de la société, diplomate, orateur, acteur, chanteur, toujours souriant, calme, comme un méditateur zen ainsi qu’un ouvrier excellent. Yan prend part au jardinage, il s’occupe aussi de l’élevage des animaux dans le centre – de la vache Marguerite qu’il trait deux fois par jour, des poules qui offrent leurs œufs aux habitants du centre. La bête qui procurait du lait et du beurre pour 100 personnes ne permettait à personne d’autre de la rapprocher mais devenait tout à fait paisible dans la présence de l’aura calme et puissante d’Yan. C’est ce qu’on appelle – la magie du quotidien.
Pendant les 4 mois d’hiver, quand le temps ne permettait pas des activités en plein air, je m’occupais de traductions : en deux saisons d’hiver, c.à.d. en 8 mois, j’ai traduit trois des livres de Mikhaël Aїvanhov, livres qui bouleversaient par sa franchise et provoquaient des changements profonds. L’auteur de ces livres est disciple du sage bulgare Béїnsa Douno, le Maître. C’est le Maître qui l’avait envoyé pour répercuter l’Enseignement de la Fraternité dans le monde. Mikhaël Aїvanhov développe l’enseignement à un niveau plus proche de la conscience de l’auditeur des pays de l’ouest, donne à l’enseignement des repères plus concrets de manière à le rendre applicable dans la vie réelle. Il donne une vision complète de la structure dе l’Existence, l’homme et son rôle dans la Création, sa place dans le cycle de la vie et le rôle important qu’il doit y remplir et duquel il a dévié. Son style est spécifique, parsemé d’humour et de vitalité. Les livres de Mikhaël Aїvanhov sont rédigés suite aux enregistrements de ses conférences qu’il avait données à ses disciples. Les livres couvrent différents sujets : Kabbale, Jana yoga, Astrologie, Méditation, Nutrition, des méthodes pratiques pour un travail intérieur etc. Dans tous ses livres Mikhaël Aїvanhov a accordé de la place au sujet crucial de la communication entre les deux sexes, l’Amour et la sexualité. Il trouve que la maîtrise et la transformation de l’énergie psychique et sexuelle est d’importance cruciale pour le « Chemin » .
Moi, personnellement, j’avais de grandes difficultés avec la sublimation. La chasteté m’était difficilement accessible et c’était une bonne leçon. Combien de moines et de yogi ont fait des expériences intérieures pareilles ?!? Avant mon arrivée à IDEAL, j’avais entendu parler de cette transformation, on la mentionnait même dans les livres de Daos mais à un niveau plutôt physico-mécanique. Ce qui me manquait, c’était la clé de la méthode qui était tout à fait psycho-spirituelle. Je voudrais analyser la question de la sublimation de l’énergie sexuelle, émotionnelle et mentale d’une manière plus détaillée dans un article à part.
Après avoir traduit le premier livre : « Amour et sexualité » et lu certains des livres de Mikhaël Aїvanhov, dans chacun desquels il accorde une attention particulière à la méthode de la transformation psychique et de la sublimation, j’avais besoin de 6 mois pour que ce que j’avais lu, pénètre dans mon cœur et soit accepté en profondeur par mon être ! On dirait que par les traductions et l’imprégnation des idées de ces livres précieux j’avais semé un grain dans mon âme qui a donné ses germes dans ma conscience, a commencé à donner des feuilles vers ma superconscience, ainsi qu’à jeter ses racines en bas, vers ma subconscience ! Ce grain, c’était la Sagesse du Maître que j’ai acceptée avec tout mon cœur. On peut lire les meilleurs livres mais quand on le fait uniquement avec son intelligence sans ouvrir le lotus de son cœur et sans faire des efforts avec sa volonté dans la bonne direction pour mettre en pratique ce qu’on avait lu, le résultat ne sera que des connaissances sèches et superficielles mais pas de sagesse. Pendant que je faisais les traductions, je tombais dans un état de prière, comme si je sentais l’esprit du Maître, comme s’Il travaillait à travers moi, me corrigeait et menait ma pensée de sorte à traduire le cœur et l’esprit de son Enseignement ! Parfois des pages entières disparaissaient d’une manière mystérieuse à cause de blocage de l’ordinateur. Comme si le Maître me disait que je n’avais pas fait mon travail comme il faut. Et justement, quand je les avais traduit de nouveau, je me rendais compte que je n’avais pas choisi les mots convenables, le style pertinent, les proverbes correspondants et les nuances fines. Je me sentais complet, plein, le monde sublime travaillait à travers moi, m’offrait les biens de ses vibrations douces, ses perspicacités lumineuses, la beauté du sens de la vie et l’harmonie de l’Existence. Je tombais dans la méditation, je fondais dans le fleuve de la pensée du Maître, je comprenais ses mots non seulement avec mon intellect mais avec mon esprit et mon être, le plus fin et immortel en moi ! Une lumière intérieure m’illuminait qui faisait que tout autour de moi semblait joli et poétique, chaque tremblement des branches des pins que je voyais par la fenêtre, chaque sourire du soleil qui brillait lors de son coucher, me remplissait d’une béatitude infinie, d’extase et de vénération devant la symphonie de la création ! Ces sentiments et ces visions en moi apparaissaient non grâce aux conditions extérieures mais grâce à une harmonisation vers l’esprit du Maître, vers les vibrations fines du monde sublime et des essences qui l’habitaient ! Autour de moi, la vie coulait – des gens entraient et sortaient, parlaient entre eux, faisaient des conversations téléphoniques, les jeunes du centre écoutaient de la musique hard rock de l’ordinateur d’à côté ou regardaient des films d’action …Le frère Martin travaillait à l’ordinateur d’à côté, de Maya Unlimited and Illustrater, il élaborait le web site du centre IDEAL, ainsi que d’autres programmes informatique.
Comment se déroulait la vie des autres dans ce lieu de la force ?
Prenons le frère Martin : il est spécialiste en animation informatique et il ne se détachait pas de son ordinateur. Souvent j’étais vraiment choqué comment il arrive à être toujours en super bonne humeur, à rire de tout son cœur, à avoir la force de rendre sereins et gais les gens autour de lui, à apporter de la vie avec sa présence ! C’était une véritable bénédiction pour moi de travailler près de lui, à l’ordinateur d’à côté. La communication n’est pas seulement verbale, mais elle représente surtout un échange énergétique entre les auras. Je maîtrisais surtout l’anglais et très peu le français, et Martin juste le contraire mais cela ne posait aucun problème pour notre compréhension ! Un mois avant son arrivée à IDEAL, Martin a vécu une grave expérience tragique. Lui, son amie et son frère Yves la Forêt sont allés en excursion à la montagne. Yves était l’un des meilleurs alpinistes canadiens qui avait conquis Everest, un sportif professionnel extrême, il aimait prendre des risques tout en survivant. Mais cette fois-ci le Destin a voulu autre chose. Pendant qu’ils traversaient un torrent de montagne impétueux en barque, elle s’est renversée et ils sont tombés dans l’eau. Martin a pu s’agripper à des racines d’une plante et en faisant des efforts inhumains, sortir sur la rive. Son amie et Yves se sont noyés devant ses yeux. Martin a survécu, pendant trois jours, il avait cherché de la présence humaine ou des habitations, il avait mangé des myrtilles…Mais malgré les actions de sauvetage et les efforts prodigués, on n’a pas pu trouvé ni Yves, ni son amie. Et Martin était béni d’une seconde vie. Ce moment était comme un déclic dans sa vie – après avoir fait le deuil de ses amis, à son grand étonnement, il a changé complètement. Il est devenu généreux et prêt à pardonner tout, calme et optimiste. Il avait compris que l’on devait vivre sa vie avec plénitude et qu’on ne pouvait pas se permettre de vains soucis et peines. Il est difficile de rencontrer un homme plus gai et plus joyeux que le frère Martin. C’était une joie qui ne ressemblait pas au jeu d’un rapide peu profond mais une joie née dans le précipice de leçons douloureuses et de la sagesse de vie !
L’ashram était spacieux. Quand j’avais le temps, j’errais dans les forêts des alentours….Quand en automne le saumon affluait, j’entrais dans la forêt profonde, loin de tout bruit, et je m’asseyais près de la rivière. Je contemplais les millions de poissons rouges qui venaient même de l’Océan Pacifique, de plus de 1500 km de distance. Ils nageaient contre le courant, ils avaient surmonté des chutes d’eau et des rapides, quelques uns du banc des poissons étaient devenus une proie aux ours et aux aigles. Mais quand même ceux qui avaient survécu étaient nombreux. Je me demandais combien de force vitale devait habiter ces petits corps de 30-40 cm pour qu’ils parcourent toute cette distance ? Et qu’est-ce qui les motivait à le faire ? Quand le saumon emprunte son chemin en haut dans les rivières, il arrête de manger. Et le voyage dure plus d’un mois….
Nous nous promenions souvent dans les clairières autour d’IDEAL avec le frère Ralf. Originaire d’Haiti, sa famille avait émigré aux Etats-Unis où ils avaient passé quelques années avant de s’installer définitivement au Canada. Le frère Ralf était le seul nègre à IDEAL. Exceptionnellement intelligent, on prenait plaisir à discuter avec lui des Grands Maîtres, du futur de l’homme, du développement des idées, sur lesquelles on travaillait à IDEAL. Ralf possédait une tranquillité exceptionnelle. L’équilibre qu’il émanait, était contaminant….Lui et son magnifique épouse Ahimsa avaient deux enfants.
A environ 1 km du temple Kiamet il y a une colline, un petit plateau couvert en partie de pins – selon les projets d’IDEAL, on y prévoyait de construire un observatoire astronomique. Quand je voulais être seul, voir le monde d’en haut et oublier les soucis quotidiens, j’allais, sur cette colline, et je m’asseyais sous un pin. Les aiguilles tombées formait un tapis naturel où je m’installais confortablement et je réfléchissais… Ma vie à Ideal n’était pas du tout facile, j’ai vécu de très puissantes leçons intérieures, j’ai beaucoup appris, j’ai travaillé sur moi, à l’aide du monde subtile, le Maître, les frères et les sœurs.
Mais les leçons continuent, la sagesse de la connaissance nous appelle, l’Amour attend de nous accorder bien pour être capables à supporter une vibration plus élevée de sa manifestation pour qu’elle nous remplisse de force et d’immortalité ! Que nous marchions vigoureusement dans le Chemin de la Vérité Vivante, chers frères et sœurs !

Orlin, Sofia, Bulgarie
14.10.2006

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